Histoire de la commune d’Afa
Au XVIe siècle, le territoire actuel d’Afa qui n’existait pas, se trouvait dans la pieve de La Mezana, une pieve peuplée d’environ 650 habitants vers 1520 et dont les lieux habités s’appelaient : Sarla, Carcopino, la Punta, Londella, lo Cazille, lo Pogiale, Opapu.
La Mezana, devenue ensuite la pieve de Mezzana, était entourée de :
la pieve d’ Aiacio, peuplée d’environ 500 habitants vers 1520, dont les lieux habités avaient alors pour noms : Villanova, lo Linare, lo Pogio, Petra, Pozo di Borgo, Aiacio, l’Aia di Joani, li Montichi, Lata ;
la pieve de Carceri ou Celavo. Le Celavo comptait environ 1 000 habitants vers 1520 et avait pour lieux habités : li Peri, lo Poggio, l’Ulmo, la Salasca, Cortiggiato, Cottoli, Carbuggia, Aogiani, lo Taxo, la Marinchia, Cavalli, Sant’Antonio, lo Poggio di Canivagia, lo Busso, lo Canavagia, Tavera, lo Canipalde, li Muraschi, li Corsachi, li Quercioli, lo Pè di Bocogani, Villanova, le Celle, Tavaco, Vero ;
la pieve de Cauro devenue plus tard Sampiero, 500 habitants vers 1520, avec pour lieux habités : Bastelica, le Dominicaggie, le Emportagie, la Statione, le Follagie, la Valle, Santo, la Castellagie le Vassellagie, Cauro, Ecosa, la Suarella, la Casavecchia, lo Poggio, Tola, Ocana, lo Piglio, Chena, la Salvolaggia, Zizoli, Frasso ;
la pieve de Ginerca (ou cinerca) 3 000 habitants et comportant les lieux habités : Calcatojo, Sant’Andria, le Canelle, Sari, Casagiuni, Ambiegni, Lopigna, Airo.
Au début du XVIIIe siècle, Afa se situait dans la pieve de Mezzana laquelle devient en 1789, le canton de Sarrola-Carcopino.
À l’origine le village d’Afa était un hameau de la commune de Bocognano. En 1851 Afa devient une municipalité du canton de Sarrola-Carcopino dans le département de Corse.
La commune d’Afa fut créée grâce à l’abandon de terres de Sarrola et de Valle-di-Mezzana (I Vaddi di Mezana). Le premier maire d’Afa s’appelait Carlo Calvelli et fut élu de 1852 jusqu’à sa mort en 1858, à l’âge de 48 ans. Le village était peuplé par les bergers de Bocognano en période d’estive, lors de la transhumance des brebis. Cela explique l’origine bocognanaise des anciennes familles d’Afa. L’été, beaucoup d’Afaiens se retrouvent au village de Bocognano.
C’ est à la suite du rapport fait par Monsieur Pongérard, lors de la séance à l’Assemblée Nationale du 25 juillet 1950, qu’a été créée la commune d’Afa.
Le territoire a été occupé très tôt et de longue date, puis de façon périodique et temporaire depuis le Moyen-âge avec généralement des phases de transhumance entre la haute Gravona et les plaines Ajacciennes compte tenu du climat, des maladies, comme la malaria et des dangers (razzia).
Ainsi, les populations sédentaires étaient installées loin dans les villages de la vallée de la Gravona et sur les piedmonts et hauts versants afin de se protéger des incursions barbares venant du littoral et pour éviter les pillages et razzias qui terrorisaient les populations endogènes lors du Moyen-âge.
L’église baroque du village, les maisons familiales, les piazetta et autres constructions vernaculaires (fours à pains, fontaines, caseddu…) et les hameaux anciens d’Ogliastrone, Ghjargaledda, Pastriccialone et de Piscia Rossa sont autant de témoins de cette époque.
La plaine d’Afa et les bas piedmonts étaient alors des terres de parcours et plantées de fourrages et de céréales. Quelques constructions isolées, de type caseddu, maisons de maître, abritaient les paysans et riches propriétaires qui vivaient du foncier et des fruits de la terre.
Ces hameaux de piedmonts se localisent généralement prés d’une source, d’un ruisseau ou tout autre point d’eau. Leur présence marque la place prédominante du pastoralisme expansif, de la céréaliculture « Campo dell’ Oro » et de la polyculture familiale vivrière. Fin novembre, les bergers descendaient de Bocognano sur les hameaux de la plaine pour y faire paître leurs bêtes avant de les remonter sur les estives à la fin du printemps.
L’arboriculture sèche méditerranéenne se caractérisait par la présence d’oliviers et d’amandiers plantés sur les coteaux. Quelques moulins en ruines témoignent de cette activité (rivière de Stagnolu, chemin des moulins reliant la plaine de Panchetta au village). Ce n’est qu’au XIXème siècle que s’est développée la viticulture et de façon morcelée, bien souvent pour une consommation familiale. Au delà de l’agriculture, peu d’activités étaient présentes sur Afa. On dénombrait des forgerons, des maréchaux-ferrants, des menuisiers, des maçons et une école sur Piscia Rossa. L’histoire de l’agropastoralisme sur la zone justifie l’absence de formations arborescentes significatives et de forêts. Seuls quelques bosquets isolés ou les ripisylves jalonnant les cours d’eau rompent avec un paysage ouvert de prairies et de bocages.
Le maillage des chemins étaient fort important compte tenu des activités agricoles et pastorales sur le territoire ainsi que de la présence d’un bâti vernaculaire isolé à diffus, alors qu’une seule route reliait, il y a une cinquantaine d’années, Afa à l’axe de la vallée drainant les flux de Bocognano à Ajaccio. Dans les années 1970, les premières constructions pavillonnaires telles qu’on les connaît à l’époque contemporaine, apparurent sur Afa. Cela étant dit, ce phénomène s’est principalement amorcé dans les années 1980 avec des pics dans les années 1990-2000.
Les hameaux et groupes de constructions se densifièrent spontanément en quelques années. De nombreux foyers travaillant sur Ajaccio et Mezzavia s’y installèrent, si bien qu’Afa devint rapidement une commune à vocation résidentielle de la première couronne périurbaine. En 1954 , le canton d’Ajaccio était composé des communes de Affà, Ajaccio, Apietto, Bastelicaccia et Villanova.
Démographie:
Aujourd’hui la commune compte 2888 habitants aux dernières données INSEE de 2012. L ‘évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1856. A partir du XIXème siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année.